Bloc-notes Eco publie des articles pédagogiques qui présentent la recherche, les études et l'expertise économique de la Banque de France. Le blog vise un public d’étudiants, de professionnels, de journalistes et d’universitaires. Certains articles seront consacrés à des analyses réalisées par le réseau de la Banque, sur des thèmes spécifiques. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque de France, de l'Eurosystème, ou des institutions employeuses de ces auteurs.
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Les objectifs d’inflation de la BCE et du Système fédéral de réserve impliquent un suivi étroit des mesures des anticipations d’inflation. À l’aide de quelles sources et de quelle manière l’ancrage de ces anticipations est-il mesuré ? Pour répondre à ces questions, ce billet rend compte d’une nouvelle approche : le calcul de la probabilité que l’inflation future se situe dans une fourchette compatible avec les objectifs d’inflation.
Graphique 1 : Mesures de l’ancrage des anticipations d’inflation dans la zone euro et aux États-Unis (1999-2016) Source : Grishchenko, Mouabbi et Renne (2017)
Les ratios de dette publique française et allemande (en % du PIB) étaient proches au début des années 2000. Depuis 2010, ce ratio décroît rapidement en Allemagne, mais a continué à progresser en France. Une modélisation simple montre que le contexte économique et financier est maintenant favorable pour enclencher une diminution durable de la dette publique française, à condition d’amplifier l’effort de modération des dépenses publiques.
Graphique 1 : Dette publique en % du PIB en France et en Allemagne selon différents scénarios Sources : Eurostat sur le passé, calculs BdF sur le futur
La contribution du commerce extérieur à la croissance française a été très négative entre 2014 et 2016. Si la spécialisation sectorielle française est en moyenne plus porteuse que celle de ses partenaires européens, elle implique aussi une dépendance envers un nombre limité de secteurs. Or, ce sont les difficultés rencontrées par ces points forts de la spécialisation qui expliquent pour une large part la rechute du solde commercial français de 2014 à 2016.
Graphique 1 : Contributions cumulées à la croissance du taux de couverture en biens hors énergie (en %) Source : Douanes, calculs des auteurs
Personne ne gagnerait à une guerre commerciale. Un relèvement généralisé de 10 points de pourcentage des droits de douane à l’importation pourrait réduire le PIB mondial de 1 % après deux ans. En outre, une baisse de la productivité, une hausse du coût de financement du capital et une plus faible demande d’investissement viendraient augmenter le coût du protectionnisme. Au total, la réduction du PIB mondial en volume atteindrait 3 % en deux ans.
Graphique 1 : Impact d’une hausse généralisée de 10 pp des droits de douane sur le PIB mondial en volume Source : calcul des auteurs
Les conflits commerciaux actuels se focalisent sur les droits de douane à l’importation, mais les barrières non tarifaires représentent encore une part importante des obstacles au commerce. L’harmonisation entre pays des normes réglementant les produits réduirait ces obstacles et équivaudrait à une baisse de 1,8 pp des droits de douane à l’importation, par rapport à un taux moyen de 2,0 % appliqué par l’UE.
Graphique 1 : Indice de restriction au commerce Source : Indice mondial de restriction au commerce par Kee et al. (2009). Les données utilisées ont été calculées pour l’année 2009. Sect. manuf. = Secteur manufacturier.
Les cycles financiers se décomposent en quatre phases au cours desquelles l’intensité des risques financiers évolue. La crise qui suit le retournement de cycle financier est d’autant plus prononcée que les risques se sont accumulés en phase haussière. La politique macroprudentielle vise à limiter l’impact des crises financières sur l’économie réelle : la décision d’activation du coussin contra-cyclique en France répond à cet impératif.
Graphique 1 : Les quatre saisons du cycle financier
Malgré un taux de chômage encore élevé, des difficultés de recrutement ont déjà commencé à apparaître en France. Le taux de chômage actuel se rapproche de son niveau structurel, mais les salaires ont été peu dynamiques. Ces tensions reflètent en partie des effets temporaires, usuels quand les créations d’emploi sont fortes. À moyen terme, une formation professionnelle plus efficace permettrait d’abaisser le niveau du taux de chômage à partir duquel des tensions se manifestent.
Graphique 1 : Rigidité à la baisse du chômage en France ? Taux de chômage minimum, maximum et moyen sur 1985-2017 Source : Eurostat
L’intensification de la concurrence dans les pays d’Afrique subsaharienne (ASS) a un impact ambigu sur le risque de crédit. L’amélioration de la gestion et de l’intermédiation opérées par les établissements qu’elle induit peut, à partir d’un certain seuil, être compensée par des prises de risque croissantes. Renforcer les dispositifs prudentiels permettrait de tirer le meilleur parti de la concurrence bancaire.
Graphique 1 : La concurrence bancaire réduit-elle ou accroit-elle le risque de crédit en ASS ? Source : Brei et al, 2018. Relation entre degré de concurrence bancaire (l’indice de Lerner, compris entre 0 et 1, mesure le pouvoir de marché des banques) et risque de crédit (Prêts non-performants : créances douteuses / total crédits)
Dans les pays en ciblage strict de l’inflation, la croissance est plus soutenue et l’inflation plus faible après de grands chocs dus à des catastrophes naturelles. Le ciblage de l’inflation peut donc être un important amortisseur de chocs, essentiellement grâce un policy mix différent. Une flexibilisation du régime de ciblage pourrait rendre la stabilisation des futures récessions plus difficile.
Graphique 1 : Les avantages du ciblage de l’inflation (=vert foncé) en cas de catastrophes importantes Note. Effets d’une catastrophe naturelle pour laquelle les sinistres déclarés représentent 1% du PIB au trimestre t=0. Pays en ciblage d’inflation = gris foncé, pays sans ciblage d’inflation = vert clair. Source : Fratzscher, Grosse Steffen & Rieth (2017)
Par Emmanuelle Politronacci, Elodie Ninlias, Enda Palazzeschi, Ghjuvanni Torre
Dans une union monétaire, la quantité de billets circulant dans un Etat membre est inconnue car les migrations transfrontières de billets ne peuvent pas être tracées. Il existe plusieurs approximations qui ont l’inconvénient de varier du simple au triple. Néanmoins, la mise en circulation de la nouvelle gamme des billets en euros, ainsi que des enquêtes, permettent de préciser ces chiffres. Seulement 10% des billets émis par la France seraient utilisés à des fins de transaction en France.
Graphique 1 : Estimations du montant des billets en circulation toutes coupures confondues : des résultats disparates (2015) Source : BdF, à partir des données du Currency Information System de l’Eurosystème
Les défaillances d’entreprises ont connu en 2016-2017 leur plus fort recul depuis l’an 2000. La question de l’impact des défaillances est souvent réduite dans les débats publics aux conséquences négatives à court terme, en particulier sur l’emploi et les créanciers. Nous montrons qu’il peut aussi en découler des effets plus positifs à moyen-long terme, liés à la réallocation des ressources vers des entreprises plus productives.
Graphique 1 : Recul confirmé du nombre de défaillances d'entreprises en France en 2017 Note : Nombre de défaillances dans l’année, sauf pour 2018 où il s’agit du cumul sur 12 mois à fin février 2018. Source : Banque de France – base FIBEN.
On assimile souvent réduction des déséquilibres du compte des transactions courantes et résorption des exportations ou des importations. Toutefois, les éléments hérités du passé peuvent développer leur propre dynamique en raison des flux de revenus qu’ils engendrent. En effet, quand les engagements extérieurs sont importants, l’ajustement du compte courant peut être entravé par des flux de revenus négatifs élevés et ce malgré des améliorations substantielles du solde commercial.
Figure 1 Dynamique des comptes courants Source : BoPS, FMI. Notes : Export. pétrole = Exportateurs de pétrole.