Billet n°73
Publié le 21/06/2018

Par B. Cabrillac, L. Jacolin, A. Noah

L’intensification de la concurrence dans les pays d’Afrique subsaharienne (ASS) a un impact ambigu sur le risque de crédit. L’amélioration de la gestion et de l’intermédiation opérées par les établissements qu’elle induit peut, à partir d’un certain seuil, être compensée par des prises de risque croissantes. Renforcer les dispositifs prudentiels permettrait de tirer le meilleur parti de la concurrence bancaire.

Graphique 1 : La concurrence bancaire réduit-elle ou accroit-elle le risque de crédit en ASS ?
Graphique 1 : La concurrence bancaire réduit-elle ou accroit-elle le risque de crédit en ASS ? Source : Brei et al, 2018. Relation entre degré de concurrence bancaire (l’indice de Lerner, compris entre 0 et 1, mesure le pouvoir de marché des banques) et risque de crédit (Prêts non-performants : créances douteuses / total crédits)
Billet n°72
Publié le 19/06/2018

Par Christoph Grosse Steffen (avec Marcel Fratzscher et Malte Rieth)

Dans les pays en ciblage strict de l’inflation, la croissance est plus soutenue et l’inflation plus faible après de grands chocs dus à des catastrophes naturelles. Le ciblage de l’inflation peut donc être un important amortisseur de chocs, essentiellement grâce un policy mix différent. Une flexibilisation du régime de ciblage pourrait rendre la stabilisation des futures récessions plus difficile.

Les avantages du ciblage de l’inflation (=vert foncé) en cas de catastrophes importantes
Graphique 1 : Les avantages du ciblage de l’inflation (=vert foncé) en cas de catastrophes importantes Note. Effets d’une catastrophe naturelle pour laquelle les sinistres déclarés représentent 1% du PIB au trimestre t=0. Pays en ciblage d’inflation = gris foncé, pays sans ciblage d’inflation = vert clair. Source : Fratzscher, Grosse Steffen & Rieth (2017)
Billet n°71
Publié le 15/06/2018

Par Emmanuelle Politronacci, Elodie Ninlias, Enda Palazzeschi, Ghjuvanni Torre

Dans une union monétaire, la quantité de billets circulant dans un Etat membre est inconnue car les migrations transfrontières de billets ne peuvent pas être tracées. Il existe plusieurs approximations qui ont l’inconvénient de varier du simple au triple. Néanmoins, la mise en circulation de la nouvelle gamme des billets en euros, ainsi que des enquêtes, permettent de préciser ces chiffres. Seulement 10% des billets émis par la France seraient utilisés à des fins de transaction en France.

Estimations du montant des billets en circulation toutes coupures confondues : des résultats disparates (2015)
Graphique 1 : Estimations du montant des billets en circulation toutes coupures confondues : des résultats disparates (2015) Source : BdF, à partir des données du Currency Information System de l’Eurosystème
Billet n°70
Publié le 05/06/2018

Par Benjamin Bureau et Thibault Libert

Les défaillances d’entreprises ont connu en 2016-2017 leur plus fort recul depuis l’an 2000. La question de l’impact des défaillances est souvent réduite dans les débats publics aux conséquences négatives à court terme, en particulier sur l’emploi et les créanciers. Nous montrons qu’il peut aussi en découler des effets plus positifs à moyen-long terme, liés à la réallocation des ressources vers des entreprises plus productives.

Graphique 1 : Recul confirmé du nombre de défaillances d'entreprises en France en 2017 Note : Nombre de défaillances dans l’année, sauf pour 2018 où il s’agit du cumul sur 12 mois à fin février 2018. Source : Banque de France – base FIBEN.
Billet n°69
Publié le 31/05/2018

On assimile souvent réduction des déséquilibres du compte des transactions courantes et résorption des exportations ou des importations. Toutefois, les éléments hérités du passé peuvent développer leur propre dynamique en raison des flux de revenus qu’ils engendrent. En effet, quand les engagements extérieurs sont importants, l’ajustement du compte courant peut être entravé par des flux de revenus négatifs élevés et ce malgré des améliorations substantielles du solde commercial.

Figure 1 Dynamique des comptes courants
Figure 1 Dynamique des comptes courants Source : BoPS, FMI. Notes : Export. pétrole = Exportateurs de pétrole.
Billet n°68
Publié le 23/05/2018

Par Pierre-Henri Bono, Quentin David, Rodolphe Desbordes, et Loriane Py

Attirer les flux internationaux de capitaux et comprendre leurs déterminants sont des enjeux majeurs de politique publique. L’analyse de 140 000 projets de localisation réalisés entre 2003 et 2014 dans 3 500 villes du monde suggère qu’investir dans les infrastructures de transport de métro peut être un moyen d’attirer davantage d’investissements directs étrangers. Le Grand Paris Express pourrait ainsi contribuer à asseoir l’attractivité internationale de la capitale française.

Graphique 1 : Nombre d’IDE reçus et taille des métros : une relation positive Source : Bono, David, Desbordes, et Py (2017)
Billet n°67
Publié le 16/05/2018

Par Klodiana Istrefi

De nos jours, la politique monétaire est généralement décidée par des comités. L’histoire du Comité fédéral de l’open market (FOMC) aux États-Unis montre que les convictions du président de la Fed en matière économique et le centre de gravité des préférences du Comité en matière de politique monétaire ont une importance dans la prise de décision.

Graphique 1 : Les faucons et les colombes du Comité fédéral de l’open market (1960-2015) Source : Istrefi (2018)
Billet n°66
Publié le 14/05/2018

Pour lutter contre les récentes crises financières, les banques centrales ont adopté des stratégies inédites. En 2012, elles ont permis aux banques de la zone euro d'utiliser en garantie une gamme élargie de prêts aux entreprises pour emprunter à l'Eurosystème. Selon deux études récentes, cette politique a joué un rôle décisif pour favoriser les prêts bancaires aux entreprises durant la crise.

Graphique 1 : Évolutions comparatives du crédit aux entreprises nouvellement éligibles Source : Cahn, Duquerroy, and Mullins (2017).
Billet n°65
Publié le 09/05/2018

Par Gilbert Cette et Jean-François Ouvrard

Les évolutions du partage de la valeur ajoutée font l’objet de nombreux débats. En France, le diagnostic dépend largement du champ plus ou moins agrégé sur lequel porte l’analyse et il diffère selon les branches, avec depuis la crise une poursuite de la hausse de la part du travail dans les services marchands et un repli à la baisse dans l’industrie.

Graphique 1 : Part du travail dans la valeur ajoutée (Part en % du coût du travail dans la valeur ajoutée brute aux coûts des facteurs) Source : Insee, calculs des auteurs
Billet n°64
Publié le 07/05/2018

Par Pierre Sicsic.

En France, le taux d’investissement brut des sociétés non financières est sur une tendance ascendante, d’un demi-point supérieur en 2016 au pic précédent de 2007-2008. Toutefois, après déduction de la dépréciation du capital, le taux d’investissement net, concept qui correspond à l’accroissement du capital utilisable pour la production, est inférieur d’un point au pic de 2008 et au niveau du milieu des années 2000. La progression de la dépréciation provient de l’augmentation à la fois du capital par unité produite et du taux de dépréciation moyen, elle-même liée au poids plus important de l’immatériel dans l’investissement.

Graphique 1 : Taux d’investissement brut et net en France en volume (approximation SNF-EI) Sources : tableaux 6.302 et 6.462 et de la Comptabilité Nationale Annuelle. Le taux d’investissement en valeur des SNF est de 23,3% en 2008 et 2016, Tableau 7.101.
Billet n°63
Publié le 04/05/2018

En vigueur au sein de nombreux pays de l’OCDE, l’activité partielle vise à préserver l’emploi au sein des établissements confrontés à des difficultés conjoncturelles. Si ce dispositif a permis de sauvegarder des emplois pendant la Grande Récession de 2008-2009, il peut aussi avoir des effets pervers sur l’économie. Des réformes judicieuses permettraient de minimiser ces effets.

Graphique 1 : Activité partielle et croissance Source : OCDE.
Billet n°62
Publié le 19/04/2018

Par Bruno Cabrillac, Ludovic Gauvin, Jean-Baptiste Gossé, Florian Lalanne

Dans les pays où la dette publique est très élevée, un choc important pourrait empêcher de mener des politiques budgétaires contra-cycliques et accroître le risque de défaut. Des obligations indexées sur le PIB permettraient d’atténuer ces risques et d’éviter une restructuration coûteuse et déstabilisante. Une analyse contrefactuelle du cas grec illustre cette idée.

Graphique 1. Dette publique grecque : données observées et scenario sans restructuration avec des obligations indexées sur le PIB (en % du PIB) Source : FMI et calculs des auteurs. * En 2012 la dette grecque a été restructurée par le biais d’un Private Sector Involvement impliquant une décote de €107 milliards.

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