L’écart d’inflation sous-jacente entre États-Unis (US) et zone euro (ZE) est dû essentiellement au poids des loyers dans les indices des prix. Depuis le billet de l’année dernière sur la question, ce constat est confirmé : l’inflation sous-jacente hors loyers est actuellement plus faible aux États-Unis qu’en zone euro, mais l’inflation sous-jacente reste nettement plus élevée aux États-Unis.
Dans un billet publié sur ce blog il y a un an avec Vincent Grossmann-Wirth (en français ; en anglais), nous examinions l’écart entre l’inflation sous-jacente aux États-Unis (US) et en zone euro (ZE). Notre principal objectif était de décomposer les indices des prix afin d’examiner des activités comparables reflétant la situation macroéconomique domestique des deux côtés de l’Atlantique. Notre analyse se focalisait par conséquent sur l’inflation dite « sous-jacente » : l’inflation des prix hors énergie et alimentaire. Les prix de l’énergie et des biens alimentaires sont plus volatils et, notamment pour l’énergie, principalement déterminés par des facteurs internationaux. Ainsi, il est préférable de les mettre de côté si l’on veut procéder à une comparaison des différences fondamentales d’inflation entre pays. Dans ce billet, nous nous intéressons aux États-Unis et à la zone euro (plutôt qu’à la France) dans la mesure où, comme indiqué dans le billet précédent, notre constat concernant les taux d’inflation de la zone euro est également valable pour la France.
Dans le précédent billet, nous avons mis en évidence deux faits marquants :
Au regard de ces faits, nous sommes parvenus à la conclusion qu’il est essentiel de bien comprendre les marchés immobiliers pour pouvoir interpréter les différences de taux d’inflation entre les États-Unis et la zone euro. Il faut se garder d’attribuer à la conjoncture macroéconomique générale des différences principalement déterminées par un secteur spécifique dont l’activité et les prix des actifs suivent des cycles particuliers. Il n’y a pas de raison d’utiliser ou de cibler un indice des prix qui exclut les loyers – lesquels représentent une part importante du budget des ménages –, mais les caractéristiques particulières des cycles des prix immobiliers doivent être prises en compte dans l’examen des différentiels d’inflation.
Voici une actualisation de ces deux faits stylisés basée sur les données de 2017: