Bloc-notes Eco publie des articles pédagogiques qui présentent la recherche, les études et l'expertise économique de la Banque de France. Le blog vise un public d’étudiants, de professionnels, de journalistes et d’universitaires. Certains articles seront consacrés à des analyses réalisées par le réseau de la Banque, sur des thèmes spécifiques. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque de France, de l'Eurosystème, ou des institutions employeuses de ces auteurs.
Les éditeurs du Bloc-Notes Eco demandent aux auteurs soumettant un post sur le blog de n'avoir aucun conflit d'intérêts. Si l'un des auteurs du blog bénéficie de financement externe, il doit indiquer les sources du support financier de la recherche particulière qu'il décrit.
En juillet 2021, la BCE a annoncé une nouvelle stratégie de politique monétaire. En amont, les services de l’Eurosystème ont produit une analyse approfondie et détaillée sur laquelle le Conseil des gouverneurs s’est appuyé. Ce billet résume les principales conclusions de la revue de la stratégie et met en lien des billets à paraître expliquant les études sous-jacentes.
La politique monétaire de la BCE peut influer sur l’euro via les spreads souverains. L’annonce d’une décision de politique monétaire induisant une réduction des spreads souverains durant la conférence de presse de la BCE entraîne une appréciation de l’euro. Cette relation s’observe généralement lorsque le risque de redénomination est élevé, suggérant que la politique monétaire limite le risque de fragmentation et renforce ainsi la solidité de l’euro.
Figure 1 : Taux de change EUR/USD et spreads souverains à dix ans dans la zone euro Note : Les spreads souverains sont calculés par rapport au Bund allemand à dix ans. Source : Banque de France, Bloomberg.
Par Sylvérie Herbert, Maria Sole Pagliari et Adrian Penalver
Les coûts d’emprunt diminuent dans les économies avancées depuis plusieurs décennies, en particulier sur la partie longue de la courbe des rendements, et sans que la pandémie de coronavirus n’interrompe cette évolution. Même les obligations à long terme émises par certaines sociétés privées dans la zone euro se négocient à des taux d’intérêt négatifs. Cette diminution des coûts d’emprunt reflète principalement une baisse du taux d’intérêt naturel réel causée par le vieillissement de la population et le ralentissement de la croissance de la productivité, mais aussi une compression plus récente de la partie longue de la courbe des rendements sous l’effet des achats d’obligations par les banques centrales.
Figure 1 : Rendements souverains à dix ans et achats d’actifs Sources : Bloomberg, BCE.
Par Oustry Antoine, Erkan Bünyamin, Svartzman Romain et Weber Pierre-François
Les titres acceptés en garantie par l’Eurosystème dans le cadre de sa politique de collatéral ne sont dans l’ensemble pas « alignés » sur les objectifs climatiques de l’Accord de Paris, et sont donc a priori exposés aux risques climatiques dits de transition. Un meilleur « alignement » des pools de collatéral mobilisés par chaque contrepartie semble techniquement possible, mais soulève des questions méthodologiques.
Graphique 1 : Taux de couverture des données et « alignement » climatique des pools de collatéral mobilisés par les contreparties de l’Eurosystème, selon la méthodologie développée par Carbon4Finance Sources : Carbon4Finance, Eurosystème, calcul des auteurs
Les bilans des banques centrales ont fortement augmenté, sous l’effet des politiques monétaires « non conventionnelles » mises en place face à la crise de 2008, puis à celle de la Covid-19. En raison des programmes d’achats nets d’actifs en place, ils sont encore en expansion. Toutefois, à plus long terme, leur taille pourrait se stabiliser, puis se replier graduellement, lorsque l’inflation sera durablement revenue au voisinage de l’objectif. L’ajustement de la taille de leur bilan devrait néanmoins demeurer dans la boîte à outils des banques centrales.
Graphique 1 : Évolution des bilans de l’Eurosystème, de la FED et la BoJ (en montant et en % du PIB) Source : BCE, FED, BoJ, Eurostat
Le tiering, ou mécanisme à 2 paliers, appliqué depuis plus d’un an dans la zone euro, permet d’exempter de taux d’intérêt négatifs une partie des réserves détenues par les banques auprès de la banque centrale. Ce mécanisme a été mis en place afin de soutenir la transmission de la politique monétaire par le canal des banques. Il n’a pas eu d’effets indésirables sur les taux du marché monétaire.
Graphique 1 : Excédents de liquidité exemptés et non exemptés de taux négatifs (milliards d’euros) Source : Banque de France, Banque centrale européenne
Les taux d’intérêt de référence, qui servent à valoriser les instruments du marché monétaire et au-delà de nombreux contrats financiers (découverts bancaires, crédits immobiliers, emprunts obligataires, etc.), ne sont pertinents que s’ils sont fiables et représentatifs des conditions de financement des agents économiques. L’encours concerné équivaut à quelque 350 trillions USD au plan mondial !
Graphique 1 : Évolution des indices de référence dans la zone euro Sources : EMMI et BCE
La Réserve fédérale n’a pas d’objectif explicite de stabilité financière, mais les discours publics de ses responsables révèlent qu’une augmentation du temps de parole consacré à la stabilité financière est associée à une politique monétaire plus accommodante. La stabilité financière est surtout devenue un sujet de préoccupation dans les discours de la Fed à l’époque de la crise financière mondiale.
Figure 1. Principaux sujets abordés dans les discours de la Fed Source : Istrefi, Odendahl, Sestieri (2020). La figure montre la proportion de six sujets extraits des discours de la Fed sur la période allant de 1997 à 2018. Les proportions représentées sont des moyennes annuelles.
Les effets d’un stimulus budgétaire sont-ils plus importants à la borne zéro des taux d’intérêt ? Certaines études empiriques suggèrent que la borne zéro ne semble pas en soi accroître les effets d’un stimulus budgétaire, contrairement à la sous-utilisation des capacités de production et à une politique monétaire accommodante, ce qui est de bon augure pour la réponse budgétaire à la crise de la Covid-19.
Multiplicateur budgétaire du PIB : cas du Royaume-Uni Source : Glocker, Sestieri et Towbin (2019)
Par Martial Delmas, Lucas Devigne, Emmanuelle Politronacci, Ghjuvanni Torre
La demande de monnaie fiduciaire de la zone euro affiche une croissance supérieure à celle du PIB depuis la création de l’euro. Pourtant, paradoxalement, l’usage des espèces en tant que moyen de paiement a tendance à décliner. La hausse de la demande de billets semble essentiellement due à une augmentation de la demande de précaution émanant des agents économiques.
Graphique 1 : Progression continue des émissions nettes nominales de billets (en % du PIB) Sources : Banque de France (BdF), Currency Information System (CIS) de l’Eurosystème et OCDE