Bloc-notes Eco publie des articles pédagogiques qui présentent la recherche, les études et l'expertise économique de la Banque de France. Le blog vise un public d’étudiants, de professionnels, de journalistes et d’universitaires. Certains articles seront consacrés à des analyses réalisées par le réseau de la Banque, sur des thèmes spécifiques. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque de France, de l'Eurosystème, ou des institutions employeuses de ces auteurs.
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Les taux d’intérêt de référence, qui servent à valoriser les instruments du marché monétaire et au-delà de nombreux contrats financiers (découverts bancaires, crédits immobiliers, emprunts obligataires, etc.), ne sont pertinents que s’ils sont fiables et représentatifs des conditions de financement des agents économiques. L’encours concerné équivaut à quelque 350 trillions USD au plan mondial !
Graphique 1 : Évolution des indices de référence dans la zone euro Sources : EMMI et BCE
La Réserve fédérale n’a pas d’objectif explicite de stabilité financière, mais les discours publics de ses responsables révèlent qu’une augmentation du temps de parole consacré à la stabilité financière est associée à une politique monétaire plus accommodante. La stabilité financière est surtout devenue un sujet de préoccupation dans les discours de la Fed à l’époque de la crise financière mondiale.
Figure 1. Principaux sujets abordés dans les discours de la Fed Source : Istrefi, Odendahl, Sestieri (2020). La figure montre la proportion de six sujets extraits des discours de la Fed sur la période allant de 1997 à 2018. Les proportions représentées sont des moyennes annuelles.
Les effets d’un stimulus budgétaire sont-ils plus importants à la borne zéro des taux d’intérêt ? Certaines études empiriques suggèrent que la borne zéro ne semble pas en soi accroître les effets d’un stimulus budgétaire, contrairement à la sous-utilisation des capacités de production et à une politique monétaire accommodante, ce qui est de bon augure pour la réponse budgétaire à la crise de la Covid-19.
Multiplicateur budgétaire du PIB : cas du Royaume-Uni Source : Glocker, Sestieri et Towbin (2019)
Par Martial Delmas, Lucas Devigne, Emmanuelle Politronacci, Ghjuvanni Torre
La demande de monnaie fiduciaire de la zone euro affiche une croissance supérieure à celle du PIB depuis la création de l’euro. Pourtant, paradoxalement, l’usage des espèces en tant que moyen de paiement a tendance à décliner. La hausse de la demande de billets semble essentiellement due à une augmentation de la demande de précaution émanant des agents économiques.
Graphique 1 : Progression continue des émissions nettes nominales de billets (en % du PIB) Sources : Banque de France (BdF), Currency Information System (CIS) de l’Eurosystème et OCDE
Lors du confinement, l’inflation en France a fortement reculé alors que les ménages anticipaient une nette augmentation. Le changement profond et soudain de la structure de consommation des ménages et la forte dispersion des variations de prix de biens couramment achetés (produits frais, carburants) pourraient expliquer cet écart inédit qui est appelé à se réduire.
Graphique 1 : Inflation et anticipation d’inflation des ménages en France Sources : Commission Européenne et Eurostat
Les coûts du financement en dollar américain sur les marchés des changes ont fortement augmenté en mars 2020, quand l’offre de cette devise sur les marchés des swaps de change s’est tarie avec l’émergence de la pandémie. Les banques centrales ont réagi rapidement en activant des lignes de swap leur permettant de fournir de la liquidité en dollar aux banques de leurs juridictions.
Graphique 1 : Écarts par rapport à la parité des taux d’intérêt couverte en 2020 Source : Datastream, FRED. Calculs de l’auteur.
En présence de taux d’intérêt nominaux avoisinant zéro, la politique monétaire conventionnelle ne peut plus guère être utilisée. Cette situation de trappe à liquidité ne sape cependant pas la capacité d’action des banques centrales. Une étude récente montre qu’elles peuvent stimuler l’économie même en période de taux bas, et donc qu’elles sont aptes à agir efficacement face à la crise du Covid-19.
Graphique 1 – L’effet d’un assouplissement monétaire reste positif sur la zone euro dans un régime de taux bas Source : Lhuissier, Mojon, et Jubio-Ramirez (2020). Note : La décision monétaire accommodante (« choc monétaire ») représente une baisse du taux souverain à 2 ans de l’ordre de 10 points de base.
En réponse à la crise du COVID-19, l’Eurosystème a très vite mis en œuvre plusieurs mesures importantes pour soutenir le financement de l‘économie par le canal du crédit bancaire et celui du financement de marché. Ces mesures sont de trois ordres : adaptation et extension des opérations de crédit, assouplissement du dispositif de garanties, renforcement des programmes d’achat de titres.
Tableau : principales décisions de politique monétaire prises en mars-juin 2020 Source : Banque de France
Face à la pandémie de Covid-19, les interventions de prêteur en dernier ressort et les achats massifs d’actifs par les banques centrales s’imposaient d’autant plus que la transmission de la politique monétaire à l’économie réelle est asymétrique. En effet, une politique monétaire expansionniste a des effets plus limités qu’une politique restrictive, notamment en raison de la rigidité à la baisse des taux débiteurs bancaires.
Figure 1 - Variations annuelles de l’Eonia et des taux débiteurs bancaires dans la zone euro (%) Source : Levieuge et Sahuc (2020)
La monnaie de banque centrale est-elle une « monnaie magique » qui permettrait de ne pas émettre de dette publique ou d’éteindre la dette existante ? Ce billet explique ce qu’est la monnaie de banque centrale, comment elle est créée, et la relation entre banque centrale et finances publiques. Aucune option facile ne permettra d’échapper au financement des déficits budgétaires.
Graphique 1 Dette souveraine détenue par l’Eurosystème en % du PIB Source : BCE ; Note : les dernières données se rapportent à T4 2019. Programme d’achats de titres du secteur public (PSPP)