Bloc-notes Eco publie des articles pédagogiques qui présentent la recherche, les études et l'expertise économique de la Banque de France. Le blog vise un public d’étudiants, de professionnels, de journalistes et d’universitaires. Certains articles seront consacrés à des analyses réalisées par le réseau de la Banque, sur des thèmes spécifiques. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque de France, de l'Eurosystème, ou des institutions employeuses de ces auteurs.
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La crise sanitaire a provoqué des besoins de trésorerie pour un grand nombre d’entreprises. Pour répondre à cette situation, les pouvoirs publics ont notamment mis en place des dispositifs d’appui, en particulier le Prêt Garanti par l’Etat (PGE). Dans la période actuelle, la médiation du crédit accompagne les entreprises dont la demande de PGE a été refusée une première fois par une banque.
Graphique 1 : Nombre de saisines de la médiation du crédit aux entreprises (moyenne mensuelle) Source : Banque de France, Médiation du crédit aux entreprises
La crise de la COVID-19 a demandé un suivi de l’activité en temps réel, que ne permettaient pas les statistiques usuelles. Des données à haute fréquence, comme la consommation d’électricité et les transactions par carte bancaire, ont en revanche permis d’estimer de façon précoce l’ampleur du choc et le moment du rebond, pour la production des entreprises et pour la consommation des ménages.
Graphique 1 : Effet de la crise sanitaire sur la consommation des ménages et la consommation d’électricité des entreprises (en %) Note : Écart à un niveau normal (ménages) ou à la moyenne historique (entreprises). La consommation des ménages est estimée par les transactions par cartes bancaires. La consommation d’électricité est corrigée des températures et des jours ouvrés.
Les risques de solvabilité et de liquidité bancaires interagissent entre eux. Un modèle estimant simultanément des ratios de solvabilité et de liquidité des banques françaises permet de les projeter dans un scénario de stress. Il montre que l’environnement financier a un impact significatif, mais uniquement en période de crise, et que la solvabilité a un effet sur la liquidité, et non l’inverse.
Graphique 1 : Ratio de solvabilité et coefficient de liquidité des banques françaises depuis 1993 Source : ACPR ; calculs des auteurs
Par Martial Delmas, Lucas Devigne, Emmanuelle Politronacci, Ghjuvanni Torre
La demande de monnaie fiduciaire de la zone euro affiche une croissance supérieure à celle du PIB depuis la création de l’euro. Pourtant, paradoxalement, l’usage des espèces en tant que moyen de paiement a tendance à décliner. La hausse de la demande de billets semble essentiellement due à une augmentation de la demande de précaution émanant des agents économiques.
Graphique 1 : Progression continue des émissions nettes nominales de billets (en % du PIB) Sources : Banque de France (BdF), Currency Information System (CIS) de l’Eurosystème et OCDE
Lors du confinement, l’inflation en France a fortement reculé alors que les ménages anticipaient une nette augmentation. Le changement profond et soudain de la structure de consommation des ménages et la forte dispersion des variations de prix de biens couramment achetés (produits frais, carburants) pourraient expliquer cet écart inédit qui est appelé à se réduire.
Graphique 1 : Inflation et anticipation d’inflation des ménages en France Sources : Commission Européenne et Eurostat
Les coûts du financement en dollar américain sur les marchés des changes ont fortement augmenté en mars 2020, quand l’offre de cette devise sur les marchés des swaps de change s’est tarie avec l’émergence de la pandémie. Les banques centrales ont réagi rapidement en activant des lignes de swap leur permettant de fournir de la liquidité en dollar aux banques de leurs juridictions.
Graphique 1 : Écarts par rapport à la parité des taux d’intérêt couverte en 2020 Source : Datastream, FRED. Calculs de l’auteur.
La politique climatique a eu pour l’instant des résultats limités malgré les engagements nationaux dans le cadre de l’accord de Paris. Des scénarios permettant d’établir le bilan coûts/avantages de cette politique mettent en évidence les principaux obstacles auxquels elle se heurte. Ses gains nets sont très significatifs mais éloignés dans le temps et très inégalement répartis entre pays.
Figure 1 : Impact sur le PIB mondial du réchauffement et des politiques climatiques (en % du PIB)
En présence de taux d’intérêt nominaux avoisinant zéro, la politique monétaire conventionnelle ne peut plus guère être utilisée. Cette situation de trappe à liquidité ne sape cependant pas la capacité d’action des banques centrales. Une étude récente montre qu’elles peuvent stimuler l’économie même en période de taux bas, et donc qu’elles sont aptes à agir efficacement face à la crise du Covid-19.
Graphique 1 – L’effet d’un assouplissement monétaire reste positif sur la zone euro dans un régime de taux bas Source : Lhuissier, Mojon, et Jubio-Ramirez (2020). Note : La décision monétaire accommodante (« choc monétaire ») représente une baisse du taux souverain à 2 ans de l’ordre de 10 points de base.
Nous évaluons le lien entre la prise en compte des enjeux climatiques par les banques, mesuré par une note de performance climatique s’appuyant sur leurs déclarations, et l’évolution de leurs crédits en France à des industries plus ou moins émettrices de gaz à effet de serre entre 2010 et 2017. Une meilleure note apparait bien associée à une plus faible croissance des prêts aux grandes entreprises des cinq industries les plus carbonées. L’activité de prêts aux PME n’est toutefois pas affectée.
Graphique 1 : Niveau de prise en compte des enjeux climatiques déclaré par les banques et prêts aux industries les plus carbonées en France. Source : Banque de France, calculs de l’auteur.
En réponse à la crise du COVID-19, l’Eurosystème a très vite mis en œuvre plusieurs mesures importantes pour soutenir le financement de l‘économie par le canal du crédit bancaire et celui du financement de marché. Ces mesures sont de trois ordres : adaptation et extension des opérations de crédit, assouplissement du dispositif de garanties, renforcement des programmes d’achat de titres.
Tableau : principales décisions de politique monétaire prises en mars-juin 2020 Source : Banque de France
Les fortes augmentations de la dette publique ont suivi les guerres. Si au 20ième siècle elles ont en général débouché sur une forte inflation, cela n’avait pas été le cas lors des siècles précédents. Une des raisons est le cantonnement de cette dette afin de reporter son remboursement dans le futur.
Graphique 1 : Inflation et dette publique au Royaume Uni (1700-1950) Source : Banque d’Angleterre
Face à la pandémie de Covid-19, les interventions de prêteur en dernier ressort et les achats massifs d’actifs par les banques centrales s’imposaient d’autant plus que la transmission de la politique monétaire à l’économie réelle est asymétrique. En effet, une politique monétaire expansionniste a des effets plus limités qu’une politique restrictive, notamment en raison de la rigidité à la baisse des taux débiteurs bancaires.
Figure 1 - Variations annuelles de l’Eonia et des taux débiteurs bancaires dans la zone euro (%) Source : Levieuge et Sahuc (2020)