Bloc-notes Eco publie des articles pédagogiques qui présentent la recherche, les études et l'expertise économique de la Banque de France. Le blog vise un public d’étudiants, de professionnels, de journalistes et d’universitaires. Certains articles seront consacrés à des analyses réalisées par le réseau de la Banque, sur des thèmes spécifiques. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque de France, de l'Eurosystème, ou des institutions employeuses de ces auteurs.
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Par Vivien Levy-Garboua, François Mouriaux, Tatiana Mosquera Yon et Mylène Sabatini
Depuis la crise financière de 2008, les institutions financières captives (holdings financières, entités ad-hoc), filiales de sociétés non financières (SNF), ont contribué à une croissance du secteur financier plus rapide que celle du PIB. Cette dynamique serait le reflet de la structuration de plus en plus complexe et internationalisée des SNF. Cette évolution ne semble toutefois pas s’être accompagnée d’un développement d’opérations financières à risque de leur part.
Graphique 1a. Investissements directs étrangers par pays, passif, en % du PIB Source : BCE
Si le choc de la Covid-19 sur l’économie mondiale est, à maints égards, inédit, la reprise attendue pourrait néanmoins ressembler aux reprises passées. La reconstruction et réallocation sectorielle de l’activité et de l’emploi sont des processus qui prennent du temps, tandis que l’endettement est susceptible de peser sur la demande agrégée. La durée de la reprise dépendra donc moins de la nature du choc que des mesures prises pour limiter son impact.
Figure 1. Baisse du chômage en France, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis durant les dernières reprises. Source : OCDE.
Les effets d’un stimulus budgétaire sont-ils plus importants à la borne zéro des taux d’intérêt ? Certaines études empiriques suggèrent que la borne zéro ne semble pas en soi accroître les effets d’un stimulus budgétaire, contrairement à la sous-utilisation des capacités de production et à une politique monétaire accommodante, ce qui est de bon augure pour la réponse budgétaire à la crise de la Covid-19.
Multiplicateur budgétaire du PIB : cas du Royaume-Uni Source : Glocker, Sestieri et Towbin (2019)
La crise sanitaire a fortement impacté le commerce mondial et a redonné de la vigueur aux débats relatifs à la localisation de la production. La relocalisation généralisée des activités sur le territoire national conduirait à abandonner les gains à la spécialisation internationale, sans pour autant apporter une meilleure résilience des chaines de valeur. Les sources d’approvisionnement des entreprises françaises étant principalement européennes, une stratégie industrielle coordonnée à l’échelle de l’Union serait pertinente.
Graphique 1 : Taux de variation (en volume) de la production industrielle et du commerce extérieur entre janvier-avril 2019 et janvier-avril 2020 Source : CPB World Trade-Monitor. Calculs des auteurs.
À la suite de la crise de la Covid-19, les autorités américaines ont adopté des mesures de soutien d’une ampleur inédite, qui visent en particulier les ménages. Elles permettraient de préserver le pouvoir d’achat des ménages américains, mais moins de la moitié de ces revenus supplémentaires seraient dépensés.
Graphique 1. Réponses comparées de politique budgétaire 2020/2008 Source : Congressional Budget Office (CBO)
La crise sanitaire a provoqué des besoins de trésorerie pour un grand nombre d’entreprises. Pour répondre à cette situation, les pouvoirs publics ont notamment mis en place des dispositifs d’appui, en particulier le Prêt Garanti par l’Etat (PGE). Dans la période actuelle, la médiation du crédit accompagne les entreprises dont la demande de PGE a été refusée une première fois par une banque.
Graphique 1 : Nombre de saisines de la médiation du crédit aux entreprises (moyenne mensuelle) Source : Banque de France, Médiation du crédit aux entreprises
La crise de la COVID-19 a demandé un suivi de l’activité en temps réel, que ne permettaient pas les statistiques usuelles. Des données à haute fréquence, comme la consommation d’électricité et les transactions par carte bancaire, ont en revanche permis d’estimer de façon précoce l’ampleur du choc et le moment du rebond, pour la production des entreprises et pour la consommation des ménages.
Graphique 1 : Effet de la crise sanitaire sur la consommation des ménages et la consommation d’électricité des entreprises (en %) Note : Écart à un niveau normal (ménages) ou à la moyenne historique (entreprises). La consommation des ménages est estimée par les transactions par cartes bancaires. La consommation d’électricité est corrigée des températures et des jours ouvrés.
Les risques de solvabilité et de liquidité bancaires interagissent entre eux. Un modèle estimant simultanément des ratios de solvabilité et de liquidité des banques françaises permet de les projeter dans un scénario de stress. Il montre que l’environnement financier a un impact significatif, mais uniquement en période de crise, et que la solvabilité a un effet sur la liquidité, et non l’inverse.
Graphique 1 : Ratio de solvabilité et coefficient de liquidité des banques françaises depuis 1993 Source : ACPR ; calculs des auteurs
Par Martial Delmas, Lucas Devigne, Emmanuelle Politronacci, Ghjuvanni Torre
La demande de monnaie fiduciaire de la zone euro affiche une croissance supérieure à celle du PIB depuis la création de l’euro. Pourtant, paradoxalement, l’usage des espèces en tant que moyen de paiement a tendance à décliner. La hausse de la demande de billets semble essentiellement due à une augmentation de la demande de précaution émanant des agents économiques.
Graphique 1 : Progression continue des émissions nettes nominales de billets (en % du PIB) Sources : Banque de France (BdF), Currency Information System (CIS) de l’Eurosystème et OCDE
Lors du confinement, l’inflation en France a fortement reculé alors que les ménages anticipaient une nette augmentation. Le changement profond et soudain de la structure de consommation des ménages et la forte dispersion des variations de prix de biens couramment achetés (produits frais, carburants) pourraient expliquer cet écart inédit qui est appelé à se réduire.
Graphique 1 : Inflation et anticipation d’inflation des ménages en France Sources : Commission Européenne et Eurostat
Les coûts du financement en dollar américain sur les marchés des changes ont fortement augmenté en mars 2020, quand l’offre de cette devise sur les marchés des swaps de change s’est tarie avec l’émergence de la pandémie. Les banques centrales ont réagi rapidement en activant des lignes de swap leur permettant de fournir de la liquidité en dollar aux banques de leurs juridictions.
Graphique 1 : Écarts par rapport à la parité des taux d’intérêt couverte en 2020 Source : Datastream, FRED. Calculs de l’auteur.
La politique climatique a eu pour l’instant des résultats limités malgré les engagements nationaux dans le cadre de l’accord de Paris. Des scénarios permettant d’établir le bilan coûts/avantages de cette politique mettent en évidence les principaux obstacles auxquels elle se heurte. Ses gains nets sont très significatifs mais éloignés dans le temps et très inégalement répartis entre pays.
Figure 1 : Impact sur le PIB mondial du réchauffement et des politiques climatiques (en % du PIB)